Donald Trump vise le Groenland, «d'une manière ou d'une autre» et veut reprendre le contrôle du canal de Panama

Donald Trump a réaffirmé ses ambitions expansionnistes, souhaitant annexer le Groenland et reprendre le contrôle du canal de Panama. Il a évoqué d’éventuelles négociations entre l’Ukraine et la Russie, tout en gelant une aide militaire. Il a aussi promis de lutter contre les cartels mexicains et défendu des coupes dans l’aide internationale.
Donald Trump a réaffirmé mardi ses visées expansionnistes, notamment au Groenland qu'il entend récupérer "d'une manière ou d'une autre", dans un discours au Congrès où la politique étrangère n'aura guère eu une place prédominante.
"J'ai également un message à adresser ce soir à l'incroyable peuple du Groenland. Nous soutenons fermement votre droit à déterminer votre propre avenir et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux Etats-Unis d'Amérique", a lancé le président américain, sous forme d'invitation faite à la population de ce territoire autonome danois.
"Nous en avons vraiment besoin pour la sécurité internationale et je pense que nous allons l'obtenir. D'une manière ou d'une autre, nous l'obtiendrons", a-t-il dit dans ce premier discours de politique générale depuis son retour au pouvoir le 20 janvier.
"Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n'auriez jamais imaginés possibles", a-t-il déclaré.
Reprendre le contrôle sur le canal de Panama
Le Groenland est sous le feu des projecteurs depuis fin décembre et le souhait répété de Donald Trump d'annexer la plus grande île arctique aux Etats-Unis. Des élections législatives y sont prévues le 11 mars.
Dans la même veine, Donald Trump a réitéré ses ambitions concernant le canal de Panama, le jour même de l'annonce que deux ports détenus par le géant hongkongais Hutchison vont être cédés à un consortium américain.
"Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire", a-t-il affirmé, en faisant référence à cet accord. Donald Trump a menacé de reprendre le canal dès le jour de son investiture au motif qu'il est, selon lui, exploité par la Chine.
Que ce soit à propos du Groenland, du canal de Panama ou encore de l'imposition de tarifs douaniers à tout-va, y compris contre des pays alliés et voisins comme le Canada et le Mexique, le président américain montre clairement qu'il se soucie davantage de ses intérêts que de ses amis.
"Nous avons eu des discussions sérieuses avec la Russie"
S'il ne s'est guère attardé sur l'Ukraine, il n'en a pas moins assuré que son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avec qui il avait eu un vif échange vendredi dernier dans le Bureau ovale, serait "prêt" à négocier avec la Russie et à signer un accord sur les minerais.
Plus tôt dans la journée de mardi, le dirigeant ukrainien avait dit vouloir "arranger les choses" avec le président américain après leur accrochage.
Volodymyr Zelensky était parti sans signer cet accord sur les minerais et l'administration Trump a ensuite annoncé le gel de son assistance militaire à l'Ukraine, trois ans après l'invasion russe de l'Ukraine.
"Simultanément, nous avons eu des discussions sérieuses avec la Russie et nous avons reçu des signaux forts indiquant qu'ils sont prêts pour la paix", a encore affirmé le président américain. "Ne serait-ce pas magnifique ?"
Une guerre aux cartels mexicains
Donald Trump ne s'est pas non plus épanché sur le Moyen-Orient, sauf pour dire que "nous ramenons nos otages de Gaza" et rappeler son rôle au cours de son premier mandat dans la conclusion des accords d'Abraham, entre Israël et certains pays arabes.
Par ailleurs, il a promis de "faire la guerre aux cartels" mexicains de la drogue, parlant d'"une grave menace" pour la "sécurité nationale" des Etats-Unis.
Justifiant enfin les coupes budgétaires massives dans l'aide des Etats-Unis à l'étranger, le président américain a énuméré une série de "gaspillages" selon lui, comme les "40 millions de dollars pour des bourses d'études sur la diversité, l'équité et l'inclusion en Birmanie".
Il a aussi cité les "huit millions de dollars pour promouvoir les LGBT+ dans la nation africaine du Lesotho, dont personne n'a jamais entendu parler".