Éventuel traité de paix entre la Russie et l'Ukraine, négociations au Vatican... Ce qu'il faut retenir de l'appel entre Trump et Poutine
Ce lundi, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone avec l'objectif de "mettre fin au bain de sang" en Ukraine, selon les mots du président américain, après des pourparlers infructueux entre Kiev et Moscou. Suivez notre direct.
Les premiers pourparlers de paix entre Ukrainiens et Russes depuis 2022, qui se sont tenus vendredi en Turquie, n'ont pas abouti au cessez-le-feu demandé par l'Ukraine et ses alliés, les attaques meurtrières se poursuivant sur le terrain. Suite à cette rencontre décevante, Donald Trump a déclaré qu'il parlerait par téléphone lundi au président russe. Objectif : "Mettre fin au 'bain de sang'", a-t-il annoncé sur sa plateforme Truth Social.
Dans son message de samedi, il a dit espérer que ce sera "une journée productive", "qu'un cessez-le-feu aura lieu" et "que cette guerre très violente - une guerre qui n'aurait jamais dû se produire - prenne fin".
Les principales informations :
- Les dirigeants français, britannique, allemand et italien se sont entretenus dimanche par téléphone avec le président américain.
- Vladimir Poutine a martelé dimanche vouloir "éliminer les causes" du conflit et "garantir la sécurité de l'État russe".
- Un drone russe a frappé samedi un minibus dans la région de Soumy (nord), faisant au moins neuf morts, et une frappe sur la région de Kiev a tué une femme dimanche.
- Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée russe a lancé 273 drones explosifs contre l'Ukraine, "un record".
- Dès dimanche à Rome, le vice-président américain JD Vance s'est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour préparer cet appel.
- L'appel entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine pour évoquer la guerre en Ukraine a commencé.
- La conversation s'est terminé en début de soirée ce lundi et aura duré 2 heures.
- Le président russe Vladimir Poutine a qualifié lundi d'"utile" la conversation téléphonique de "plus de deux heures" qu'il a eue avec son homologue américain Donald Trump.
- Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi l'Ukraine à trouver des "compromis qui conviennent à toutes les parties".
- Le président russe Vladimir Poutine a estimé lundi que les discussions avec l'Ukraine allaient dans la "bonne voie".
- La Russie était prête à travailler avec l'Ukraine sur un "mémorandum" concernant "un possible traité de paix", assure Poutine.
- Le président américain Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l'Ukraine allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu".
- Donald Trump assure que le Vatican était prêt à accueillir les négociations russo-ukrainiennes.
- L'Ukraine n'acceptera pas de retirer son armée des régions encore sous son contrôle mais que Moscou affirme avoir entièrement annexées.
Poutine "bénéficierait" d'un désengagement américain des pourparlers de paix
Le président russe Vladimir Poutine "bénéficierait" d'un éventuel désengagement américain des pourparlers de paix sur l'Ukraine, a mis en garde lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Il est essentiel pour nous tous que les Etats-Unis ne se distancient pas des négociations et de la recherche de la paix, car le seul à en bénéficier serait Poutine", a déclaré M. Zelensky sur les réseaux sociaux à la suite d'un appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Pour Zelensky, de nouvelles sanctions américaines "seraient déterminantes"
De nouvelles sanctions américaines imposées à la Russie "seraient déterminantes" sur sa capacité à poursuivre son invasion de l'Ukraine, a affirmé lundi Volodymyr Zelensky, soulignant qu'il fallait toutefois "travailler dur" pour convaincre Washington, au moment où Donald Trump souhaite normaliser les relations américano-russes.
"Des sanctions bancaires et énergétiques américaines détermineraient en grande partie si (Vladimir) Poutine et l'armée russe continueront à tirer profit de cette guerre ou s'ils seront confrontés à de graves difficultés économiques", a dit M. Zelensky lors d'une conférence de presse. "Nous devons tous travailler dur avec les Etats-Unis afin qu'à un moment donné, lorsqu'ils en seront capables, ils imposent des sanctions appropriées", a-t-il ajouté.
L'Ukraine n'acceptera pas de retirer son armée des régions qu'elle contrôle, lance Zelensky
L'Ukraine n'acceptera pas de retirer son armée des régions encore sous son contrôle mais que Moscou affirme avoir entièrement annexées, a lancé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Personne ne renoncera à notre terre, à nos territoires, à nos gens", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Si la Russie pose des conditions pour le retrait de nos troupes de notre territoire, cela signifie qu'elle ne souhaite pas de cessez-le-feu et ne veut pas que la guerre prenne fin", a-t-il ajouté.
Zelensky dit ne pas avoir de détails sur un éventuel "mémorandum" avec Moscou, mais prêt à étudier l'offre russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi ne pas avoir de détails à ce stade sur un éventuel "mémorandum" avec Moscou en vue d'un potentiel accord de paix, comme évoqué entre Vladimir Poutine et Donald Trump selon le Kremlin, mais que Kiev serait prête à étudier l'offre russe.
"Pour l'instant, je n'en sais rien", a-t-il reconnu lors d'une conférence de presse à Kiev. "Une fois que nous aurons reçu le mémorandum ou les propositions des Russes, nous serons en mesure de formuler notre vision en conséquence, telle que nous la concevons", a-t-il ajouté.
Zelensky dit avoir demandé à Trump de ne prendre "aucune décision" sur l'Ukraine "sans nous"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit lundi avoir demandé lors d'une conversation téléphonique avec Donald Trump que le président américain ne prenne "aucune décision" sur l'Ukraine sans l'aval de Kiev.
"Je lui ai demandé de ne prendre aucune décision concernant l'Ukraine sans nous, avant son entretien avec (Vladimir) Poutine. Il s'agit là de questions de principe qui sont très importantes pour nous", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse.
Trump, Zelensky et ses alliés européens saluent l'offre du pape d'accueillir au Vatican des pourparlers avec Moscou
Donald Trump, Volodymyr Zelensky et des alliés européens de Kiev, dont Paris et Berlin, ont jugé "positivement" lundi l'offre du pape Léon XIV d'accueillir au Vatican des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, selon la cheffe du gouvernement italien.
Les présidents américain et ukrainien, le Français Emmanuel Macron, l'Allemand Friedrich Merz, le Finlandais Alexander Stubb, l'Italienne Giorgia Meloni ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont entretenus au téléphone lundi après un appel entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine.
A cette occasion, "la disponibilité du Saint-Père pour accueillir des pourparlers au Vatican a été jugée positivement", a indiqué Mme Meloni dans un communiqué.
Les Européens vont renforcer leurs sanctions contre la Russie
Le président américain a précisé avoir de nouveau appelé dans la foulée son homologue ukrainien ainsi que plusieurs dirigeants européens pour les tenir informés de la teneur de la conversation avec Vladimir Poutine.
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, et le président finlandais Alexander Stubb participaient à cet appel, a précisé Donald Trump, qui a aussi dit que le Vatican était prêt à accueillir les négociations russo-ukrainiennes.
De leur côté, les Européens, soutiens de Kiev, tentent de faire bloc et de faire pression sur Moscou, menaçant de sanctions "massives" si le Kremlin ne finissait pas par accepter une trêve.
L'Europe et les Etats-Unis vont "coordonner étroitement" les négociations sur l'Ukraine
Les Etats-Unis ont accepté de "coordonner étroitement" les négociations sur l'Ukraine avec leurs partenaires européens, à la suite d'un appel entre le président Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé lundi le gouvernement allemand.
Après son entretien avec Poutine, Trump s'est entetenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron, le président finlandais Alexander Stubb, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et la présidente de l'UE Ursula von der Leyen. Le compte rendu de l'appel, fourni par le porte-parole de M. Merz, indique que les dirigeants "ont discuté des prochaines étapes" et "ont souligné leur volonté d'accompagner étroitement l'Ukraine sur la voie d'un cessez-le-feu".
Zelensky et Trump se sont entretenus avant l'appel Poutine-Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est brièvement entretenu par téléphone avec Donald Trump avant l'appel de ce dernier avec Vladimir Poutine, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l'anonymat.
La conversation "a été brève, peut-être 10 ou 15 minutes", a-t-il dit. M. Zelensky a appelé Donald Trump à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie si celle-ci n'accepte pas la trêve proposée par Washington et soutenue par Kiev, a ajouté ce responsable.
Poutine et Trump en faveur d'une "normalisation" des relations russo-américaines
Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump se sont dit lundi en faveur d'une "normalisation" des relations entre leurs deux pays, a indiqué le Kremlin, à l'issue d'un appel "de deux heures et cinq minutes" entre les deux dirigeants.
"Les deux présidents se sont prononcés en faveur de la poursuite de la normalisation des relations" bilatérales, a indiqué le conseiller diplomatique de M. Poutine, Iouri Ouchakov, lors d'un point-presse téléphonique. Il a précisé qu'"un nouvel échange" de prisonniers "de 9 contre 9 était en cours de préparation" entre les Etats-Unis et la Russie.
La Russie et l'Ukraine vont "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu, assure Trump
Le président américain Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l'Ukraine allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu" après son appel avec son homologue russe Vladimir Poutine qui "s'est très bien passé", selon lui.
"La Russie et l'Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu, et de manière plus importante, en vue d'une fin à la guerre", a déclaré le président américain sur son réseau Truth Social. "Que le processus commence!", conclut-il dans son long message.
La Russie prête à travailler avec l'Ukraine sur un mémorandum concernant "un éventuel traité de paix"
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi que la Russie était prête à travailler avec l'Ukraine sur un "mémorandum" concernant "un possible traité de paix" entre les deux pays, après plus de trois ans d'offensive à grande échelle des forces russes chez son voisin.
"La Russie proposera et est prête à travailler avec la partie ukrainienne sur un mémorandum concernant un possible futur traité de paix", a dit Vladimir Poutine à la presse à l'issue d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Donald Trump.
Poutine dit que les discussions avec Kiev vont dans "la bonne voie"
Le président russe Vladimir Poutine a estimé lundi que les discussions avec l'Ukraine allaient dans la "bonne voie" après les pourparlers de vendredi à Istanbul, première réunion directe entre Ukrainiens et Russes depuis le début de l'offensive russe en Ukraine il y a un peu plus de trois ans.
Les contacts "entre les participants à cette réunion et aux pourparlers ont repris. Cela donne à penser que nous sommes sur la bonne voie", a déclaré le chef de l'Etat russe à la presse juste après un appel à son homologue américain Donald Trump.
Poutine appelle Kiev à trouver des "compromis qui conviennent à toutes les parties"
Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi l'Ukraine à trouver des "compromis qui conviennent à toutes les parties", à l'issue de son entretien téléphonique avec Donald Trump et trois jours après des pourparlers infructueux entre Moscou et Kiev en Turquie.
"La question est bien sûr que les parties russe et ukrainienne fassent preuve d'un maximum de volonté de paix et trouvent des compromis qui satisfassent toutes les parties", a déclaré M. Poutine lors d'une brève déclaration à la presse diffusée à la télévision russe.
Poutine dit avoir eu une conversation "utile" avec Trump sur l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié lundi d'"utile" la conversation téléphonique de "plus de deux heures" qu'il a eue avec son homologue américain Donald Trump au sujet du conflit en Ukraine.
Cette conversation "a été très instructive et très franche", a dit Vladimir Poutine dans une courte déclaration à la presse après son appel avec Donald Trump. "Dans l'ensemble, je pense qu'elle a été utile à cet égard", a-t-il ajouté.
L'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine a commencé
L'appel entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine pour évoquer la guerre en Ukraine a commencé, a annoncé lundi la Maison Blanche. Le président américain avait affirmé samedi sur sa plateforme Truth Social que cet entretien aurait pour objectif de "mettre fin au bain de sang" en Ukraine, avec l'espoir "qu'un cessez-le-feu aura lieu".
JD Vance et Volodymyr Zelensky se sont entretenus dimanche
Dès dimanche à Rome, le vice-président américain JD Vance s'est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour préparer cet appel. Selon un haut responsable ukrainien, les deux dirigeants ont évoqué "la situation sur le front, les préparatifs de la conversation de lundi (entre MM. Trump et Poutine), la possibilité de sanctions contre la Russie en l'absence de résultats, un cessez-le-feu".
"Les dirigeants ont évoqué leur objectif partagé de mettre fin au bain de sang en Ukraine et ont fourni des informations supplémentaires sur l'état actuel des négociations en vue d'un cessez-le-feu et d'une paix durable", a de son côté déclaré la Maison Blanche.
Cette rencontre était la première entre les deux hommes depuis leur altercation filmée dans le bureau ovale fin février, qui avait marqué le changement de ton de la Maison Blanche vis-à-vis de l'Ukraine.
Sur le terrain, les attaques russes continuent
Sur le terrain, les attaques russes contre l'Ukraine ont continué de façon intensive. Un drone russe a frappé samedi un minibus dans la région de Soumy (nord), faisant au moins neuf morts, et une frappe sur la région de Kiev a tué une femme dimanche, selon les autorités ukrainiennes.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée russe a lancé 273 drones explosifs contre l'Ukraine, "un record", a précisé la vice-Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko. À l'avantage sur le front face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses, l'armée russe a revendiqué dimanche la prise d'une nouvelle localité, Bagatyr, dans la région de Donetsk (est).
Une semaine cruciale
À la veille de l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, les dirigeants français, britannique, allemand et italien se sont entretenus dimanche par téléphone avec le président américain, a indiqué Downing Street. Ils "ont discuté de la situation en Ukraine et du coût catastrophique de la guerre pour les deux parties", a expliqué un porte-parole du bureau de Keir Starmer.
"Au président Poutine de prouver demain qu'il veut vraiment la paix et d'accepter le cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours proposé par le président Trump, soutenu par l'Ukraine et l'Europe", a écrit sur X le président français, Emmanuel Macron.
La semaine à venir sera "cruciale", a jugé depuis Rome la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "Le président est déterminé à obtenir des résultats" sur l'Ukraine, a déclaré l'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, avant de mettre en garde : "Si lui n'y parvient pas, alors personne ne le pourra". "La pression sur la Russie doit se poursuivre jusqu'à ce qu'elle soit prête à mettre fin à la guerre", a pour sa part insisté Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.
De son côté, Vladimir Poutine a martelé dimanche vouloir "éliminer les causes" du conflit et "garantir la sécurité de l'État russe". Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump, qui a prévu de débriefer le président ukrainien et plusieurs dirigeants d'États membres de l'Otan après son appel avec Vladimir Poutine, appelle Moscou et Kiev à cesser les combats.
Le Kremlin maintient des revendications maximalistes
À ce stade, ses efforts n'ont toutefois pas permis d'avancée majeure dans le règlement du conflit, déclenché par l'invasion russe qui a fait, en plus de trois ans, plusieurs dizaines de milliers de morts, civils et militaires confondus. MM. Poutine et Trump s'étaient parlé au téléphone le 18 mars, convenant d'un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques, que Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés d'avoir violé.
Le Kremlin maintient des revendications maximalistes : que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d'armes occidentales.
L'Ukraine rejette fermement ces exigences et demande que l'armée russe, qui occupe toujours près de 20% de son territoire, s'en retire. Pour éviter une nouvelle invasion russe à l'avenir, Kiev dit aussi exiger des "garanties de sécurité" solides.