"Il était hors de question d'attendre" : pourquoi Israël a lancé une attaque fulgurante contre l'Iran ?
Israël a mené des frappes sur plusieurs sites nucléaires et militaires en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi. Une attaque surprise qui n'est que la première étape de son offensive, Israël ayant promis de poursuivre son opération pour neutraliser la menace de la bombe atomique.
L’armée israélienne a mené ce vendredi des frappes massives contre des sites militaires et nucléaires en Iran, soupçonnée de vouloir se doter de l'arme atomique. L'offensive a notamment touché la capitale, Téhéran, et l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz.
Un seuil décisif bientôt atteint ?
Selon Israël, l'Iran était en capacité d'obtenir la bombe nucléaire. Pourtant, il y a 10 ans, la République islamique avait signé un traité de non-prolifération nucléaire qui fixait la limite de l'enrichissement d'uranium à 3,67%. Mais selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la République Islamique enrichit aujourd'hui l'uranium de 60%.
Or, selon les experts, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90% pour fabriquer une bombe. Un seuil que l'Iran était tout proche d'atteindre. Alors que Téhéran a annoncé la prochaine construction d'un nouveau site d'enrichissement ainsi qu'une augmentation significative de sa production d'uranium enrichi, Israël a décidé de frapper fort en réalisant cette opération militaire surprise.
"Un point de non-retour"
"Nous étions dans une situation où l'Iran était capable de produire 15 bombes nucléaires, avec également une capacité balistique de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de missiles. Si nous n'avions pas aujourd'hui agi, nous aurions passé ce qu'on appelle le point de non-retour. Il était hors de question d'attendre. Nous enlevons ici une menace existentielle pour la protection et la défense de l'État d'Israël", explique Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal, au micro d'Europe 1.
Des bombes perforantes ont détruit plusieurs sites d'enrichissement de l'Iran dont celui de Natanz, l'une des installations du programme nucléaire iranien les plus importantes, située à 300 km au sud de Téhéran. Plusieurs scientifiques ont également été tués dans les frappes israéliennes. Cela ramène Téhéran à plusieurs années en arrière, même si des spécialistes rappellent que les connaissances scientifiques acquises par les Iraniens vont rester.