Tarifs douaniers : pourquoi Paris émet des doutes autour de la visite de Giorgia Meloni à Washington
Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien, se rend ce jeudi aux États-Unis pour rencontrer Donald Trump. Un entretien particulièrement scruté par Paris, alors que les négociations avec Washington sur les nouveaux tarifs douaniers sont difficiles. Mais dans les rangs du gouvernement français, on craint que Rome ne négocie avant tout pour elle-même et non pour l'Union européenne entière.
C'est une visite qui sera assurément scrutée en Europe. Ce jeudi, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni se rend à Washington pour rencontrer Donald Trump. Au cœur des discussions : les droits de douane américains adoptés par les États-Unis il y a quelques semaines. Et l'Italienne compte bien profiter de sa relation avec le nouveau président américain pour limiter les dégâts.
Du côté de Paris, officiellement, la rencontre entre Giorgia Meloni et Donald Trump est vu d’un bon œil par l’exécutif français. "L'important dans la riposte, c'est effectivement que l'Union européenne soit unitaire, rassemblée autour de ses intérêts propres. Et je pense que Mme Meloni, comme les autres chefs d'État européens, en est persuadée. Donc c'est une voie de plus de négociations", a ainsi expliqué la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, devant les journalistes.
Des doutes autour des réelles intentions de Meloni
Forte de sa proximité avec le président américain, Giorgia Meloni revendique sa capacité à apaiser les tensions les États-Unis et l’Europe. Elle a d’ailleurs pris soin de préparer sa visite à la maison blanche avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à qui Donald Trump refuse de parler.
Mais pas de quoi calmer les doutes à Paris. "Giorgia Meloni n’a pas de mandat pour négocier au nom des 27", souligne un diplomate, qui soupçonne la présidente du Conseil italien de vouloir négocier un accord dans le dos de Bruxelles, uniquement pour le compte de son pays.
Une hypothèse envisagée par plusieurs ministres, comme celui de l’industrie. "Il y a un risque, la stratégie de Donald Trump est de diviser les Européens", estime ainsi Marc Ferraci.