Immobilier : manque de fiabilité, perméabilité à la fraude... Le DPE va-t-il disparaître ?
La Cour des comptes a épinglé le dispositif de diagnostic de performance énergétique des logements (DPE), mesure phare pourtant de la loi Climat et Résilience. Manque de fiabilité, perméabilité à la fraude... Les défauts du dispositif seraient nombreux. De quoi précipiter sa disparition ?
DPE : et si ces trois lettres disparaissaient prochainement du vocabulaire immobilier ? La Cour des comptes a épinglé sévèrement le diagnostic de performance énergétique des logements (DPE), regrettant notamment son manque de fiabilité, ou encore la multiplication de la fraude autour du dispositif, notamment depuis l'interdiction de louer un logement classé G.
Une suppression qui ne fait pas l'unanimité
Mais la disparition du système s'annonce bien plus complexe qu'imaginé. Pour y arriver, il faudrait que la suppression du DPE transcende les groupes politiques à l'Assemblée nationale, comme ce fut le cas pour les zones à faibles émissions (ZFE). Or, à ce jour, seuls le Rassemblement national et Les Républicains y semblent favorables.
Pour la gauche et le bloc central, pas question de revenir sur cette mesure phare de la loi Climat et Résilience. Même son de cloche du côté du gouvernement qui ne veut pas subir un nouvel échec après les ratés des ZFE.
L'exécutif face à la pression du secteur ?
D'autant que l'exécutif est sous pression de l'écosystème mis en place. On compte ainsi aux alentours de 3.000 professionnels du diagnostic en France et une multitude d'entreprises du bâtiment et de la rénovation énergétique aujourd'hui sous perfusion des aides de l'État grâce aux travaux nécessités par le DPE. Autant dire que le lobby de l'immobilier veille au grain, surtout après une activité en baisse depuis plusieurs mois.