Nouvelle-Calédonie : «Sans accord politique, il y a un risque de chaos», prévient Manuel Valls
Un an après les violences les plus graves qu'ait connues la Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980, le calme reste fragile. Après trois visites en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est rentré bredouille. Dans le Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos ce dimanche, il revient sur les derniers développements d'un dossier qu'il qualifie de "complexe".
Des entreprises brûlées, des populations terrifiées, sept morts dont deux gendarmes et plus de 300 blessés. C'était il y a un an, mais la plaie reste béante. Si dorénavant Nouméa a retrouvé son calme, les forces de l'ordre sont toujours sur le qui-vive car les tensions politiques persistent et pourraient à tout moment remettre le feu aux poudres.
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos ce dimanche, Manuel Valls, ministre chargé des Outre-Mer, marche sur des oeufs. Après trois visites en Nouvelle-Calédonie infructueuses, il espère le maintien du dialogue politique, malgré la "complexité" du dossier.
"Nous sommes au bord de l'explosion sociale"
"Les violences, insupportables, ont mis à terre l'économie de la Nouvelle-Calédonie : plus d'un milliard de dégâts de bâtiments publics, plus d'un milliard d'euros de destruction des commerces et des entreprises, un chômage qui a augmenté, des gens qui partent, plus d'investissement. Nous sommes au bord de l'explosion sociale", estime le ministre.
Pour Manuel Valls, la "priorité des priorités" concerne la reconstruction économique et sociale de ce territoire. "Il y a un risque de chaos, bien évidemment. (...) Il faut un accord politique, parce qu'en effet, sans accord politique il n'y a pas de stabilité. Et comment trouver par exemple des repreneurs, des Émirats ou des Indiens, pour le nickel si nous sommes dans l'instabilité politique ? Comment permettre à des entreprises de rester et d'investir pour reconstruire les centres commerciaux, les entreprises, s'ils ne voient pas clair ?", abonde-t-il.
Depuis les émeutes en Nouvelle-Calédonie, trois milliards d'euros ont été investis sur le territoire pour reconstruire les bâtiments publics et aider les commerçants.