Attaques au couteau en milieu scolaire : François-Noël Buffet «partisan» des portiques de sécurité à l'entrée des établissements
Invité d'Europe 1 Matin Week-end François-Noël Buffet se dit "partisan" de l'installation de portique de sécurité pour éviter de nouveaux drames comme celui du meurtre de Mélanie G., cette surveillante poignardée à mort par un collégien cette semaine. Mais ce dispositif doit se faire "indépendamment" d'autres actions, précise le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur.
Les chiffres traduisent eux-mêmes l'ampleur du phénomène. En 2024, plus de 10.000 agressions par arme blanche ont été recensées en milieu scolaire, tandis que 57% des homicides commis par des mineurs impliquent des armes blanches. Si François-Noël Buffet affirme que la "délinquance des mineurs n'est pas plus importante en nombre", le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur admet dans Europe 1 Matin Week-end qu'elle est "de plus en plus violente", et évoque une "intensité extrême".
Dès lors, comment faire en sorte que des drames comme celui du meurtre de Mélanie G., surveillante poignardée à mort par un collégien mardi matin lors d'un contrôle des sacs, ne se reproduise plus ?
Des portiques de sécurité pour détecter des armes...
Pour le ministre, une partie de la solution repose sur des portiques de sécurité : "il est documenté aujourd'hui qu'une grande majorité des jeunes arrivent avec un couteau dans la poche et rentrent dans le lycée ou dans le collège avec un couteau dans la poche. Les motivations sont diverses, mais les risques encourus sont bien là. Donc, il faut contrôler", argue François-Noël Buffet.
"Ça n'est pas parfait, nous sommes d'accord, puisqu'on sait que les couteaux céramiques ne passent pas. Mais tout de même, si on avait 70% ou 80% de choses repérées, c'est déjà ça de fait. Donc, je suis partisan qu'on expérimente effectivement ces portiques" de sécurité, ajoute-t-il.
... et le sujet de la santé mentale chez les jeunes
Mais la mise en place de ces contrôles ne sont pas l'alpha et l'oméga pour endiguer ce que le Premier ministre François Bayrou appelle "l'épidémie d'attaques au couteau". L'installation de ces portiques doit se faire "indépendamment de tout ce qui touche à la prévention sur les armes et leur classification, mais surtout, indépendamment du problème de fond lui-même, qui est celui de la prise en compte dès le plus jeune âge, de la santé mentale de ces jeunes, qui à un moment décroche."
Sans oublier un troisième facteur : l'autorité des parents. Sur ce point, François-Noël Buffet se dit prêt à aller jusqu'à "des mesures de rétorsion à caractère financier de type suspension des allocations familiales quand ils ne font rien." Et de préciser que "le drame est d'être obligé d'en arriver là. Mais je pense que nous n'avons pas d'autre chemin."