Retraites : clap de fin d'un conclave qui pourrait ne pas changer grand-chose
Si les syndicats et les représentants du MEDEF se retrouvent ce mardi, après avoir fait des concessions au sujet des retraites, le problème structurel du système par répartition reste entier. Le conclave pourrait donc se terminer sans avoir trouvé de solutions pour remédier à un régime accusant déjà plusieurs milliards d'euros de déficit.
Un accord et après ? Dès ce mardi matin, les syndicats et les représentants du MEDEF se retrouvent pour ce qui devrait être l'ultime séance de négociations du conclave sur les retraites.
Comme les deux camps ont fait des concessions, la CFDT osant désormais parler capitalisation et le MEDEF admettant qu'il faut mieux prendre en compte la pénibilité, l’accord devrait au moins avoir le mérite de sécuriser l’âge de départ à 64 ans, et d’identifier des solutions pour résorber le déficit du régime à très court terme.
Un déficit de six milliards d'euros
Mais les partenaires sociaux ont évité l’éléphant dans la pièce : le système par répartition reste fondamentalement déficitaire. Sa survie passe donc par d'autres mesures d’âge, selon Bruno Chretien, président de l’Institut de la protection sociale. "Le régime est déficitaire, il y a une dérive, une augmentation de notre espérance de vie, un taux de croissance faible. D’où la nécessité de continuer à repousser l’âge de départ à la retraite", prévient ce dernier.
Malgré les 64 ans, le régime accuse déjà un déficit de 6 milliards d’euros. Et le conclave ne devrait pas y changer pas grand-chose. "L’aboutissement idéal, c’était de trouver une sorte de formule qui indexerait l’âge légal en fonction de l’espérance de vie, ce qui aurait cranté dans les esprits que l’âge légal avait vocation à continuer d’augmenter dans les prochaines années", regrette l'économiste Bertrand Martinot.
Dans son dernier rapport, le conseil d'orientation des retraites plaide d'ailleurs pour un report à 66 ans à l’horizon 2045.
