Retraites : la CGT «entend bien modifier» le rapport du COR, affirme Sophie Binet

Après la publication du rapport annuel du COR qui met en avant l'option d'un nouveau recul de l'âge de départ à la retraite aux alentours des 66 ans, la CGT entend bien "modifier" ce rapport. Sophie Binet explique sur Franceinfo TV que la synthèse du rapport "n'est pas acceptable".
La CGT "entend bien" faire évoluer le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR), qui met en avant l'option d'un nouveau recul de l'âge de départ en retraite pour rééquilibrer les comptes, a affirmé dimanche sa responsable Sophie Binet.
"Ce rapport n'est pas définitif"
Dans la version actuelle du rapport, consultée vendredi par l'AFP et d'autres médias avant son adoption prévue la semaine prochaine en réunion plénière, "le COR privilégie une orientation plutôt qu'une autre, ce n'est pas son rôle", a déploré la secrétaire générale de la CGT sur Franceinfo TV.
"Ce rapport n'est pas définitif. Il doit être validé par" l'ensemble des membres du Conseil d'orientation des retraites dont les partenaires sociaux. Il se réunira "ce jeudi et (...) la CGT entend bien le modifier parce que sa synthèse (...) n'est pas acceptable", a-t-elle ajouté.
Dans le document, l'instance présidée par l'économiste Gilbert Cette revoit à la baisse le déficit prévisible du système des retraites en 2030 (6,6 milliards d'euros) mais à la hausse celui à long terme (2070). Il évalue surtout quatre pistes pour rééquilibrer les comptes, montrant sous un jour plus favorable l'option d'un "recul de l'âge de départ à la retraite qui permet un accroissement des taux d'emploi".
"Ce sur quoi il faut agir, c'est les recettes"
Cette prise de position du COR, alors que se tiennent jusqu'au 17 juin des négociations pour rediscuter de la très contestée réforme de 2023, a suscité une levée de boucliers des syndicats qui continuent de batailler pour revenir sur les 64 ans instaurés par cette dernière. "Les scénarios macro-économiques, les principaux éléments du rapport sont justes et sont intéressants et il faut en parler", souligne toutefois Sophie Binet.
"Ce sur quoi il faut agir, c'est les recettes. Il faut augmenter les recettes pour financer notre système de retraites, notamment dans le secteur de la fonction publique", souligne la syndicaliste en évoquant "une pluralité de solutions" comme "augmenter les salaires", "supprimer les inégalités de salaires qui discriminent les femmes" ou "augmenter le taux d'emploi, notamment des seniors".
La CGT reste en revanche "fondamentalement opposée" à l'introduction d'une part de capitalisation pour financer les retraites, a-t-elle rappelé. Le ministre de l'Économie, Eric Lombard, a estimé dimanche que ce n'était pas "le bon moment" d'introduire une part "obligatoire" de capitalisation dans le système des retraites, comme l'a proposé l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.