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Aide à mourir : «C'est une loi libérale, et peut-être même une loi par défaut», lance Jean Leonetti

Ugo Pascolo - Mis à jour le . 1 min

Invité d'Europe 1 Matin Week-end, Jean Leonetti revient sur le vote des députés de la veille, qui ont approuvé la création d'un "droit à l'aide à mourir". Pour cet expert du sujet, ce texte porte la "transgression majeure" de "donner la mort". Il anticipe aussi que le manque de soins palliatifs va forcer certains patients à choisir entre la souffrance et la mort.

Une loi qui contourne les mots ? Les députés ont approuvé samedi la création d'un "droit à l'aide à mourir", et rétabli le principe selon lequel les patients devront s'auto-administrer la substance létale, sauf lorsqu'ils ne sont pas en capacité de le faire. "On est en train de mettre en place, sans le dire, puisque les mots sont masqués, le suicide assisté et l'euthanasie", estime Jean Leonetti, invité d'Europe 1 Matin Week-end.  

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La "transgression majeure" de "donner la mort"

Pour le maire LR d'Antibes, il y a une "transgression majeure" dans ce texte : celle "de donner la mort". Donc "ce texte essaie de contourner l'obstacle, le fait de donner la mort à des gens qui le demandent", estime celui qui a donné son nom à la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie.

Dans un débat où le poids des mots à une place primordiale, Jean Leonetti évoque celui de la dignité. "Bien sûr, c'est indigne de laisser mourir les gens dans la souffrance, de les laisser mourir dans la solitude. Mais est-ce que pour autant il n'y aurait qu'une mort digne, celle par suicide assisté ou par euthanasie ? Donc, ce n'est pas une loi de fraternité, c'est une loi de liberté, peut-être de liberté individuelle. C'est une loi libérale, et peut-être même que c'est une loi par défaut, parce qu'on n'a pas assez de développement de soins palliatifs en France."

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Une triple rupture

Jean Leonetti anticipe une situation où face à ce manque, le patient va se retrouver à devoir choisir entre la souffrance et la mort. Une "rupture majeure, sur le plan médical, législatif, et anthropologique", selon ce dernier pour qui nous sommes "la première société évoluée qui envisage de donner la mort aux plus faibles et aux plus vulnérables".