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«Stop écrou» : à Perpignan, faute de places en prison, les condamnées sont envoyées ailleurs

Charles Luylier . 1 min

Alors que le gouvernement affiche sa volonté de durcir les peines et de limiter le recours au sursis, la réalité du terrain vient freiner ces ambitions. En Occitanie, comme ailleurs, la surpopulation des centres pénitentiaires atteint des niveaux critiques, au point de remettre en question l'exécution même des décisions de justice.

Nos centres pénitentiaires débordent au point que certains ont déclenché le dispositif Stop écrou, une mesure exceptionnelle qui suspend toute nouvelle incarcération tant qu’un établissement reste au-dessus de sa capacité d’accueil. À Perpignan, la maison d'arrêt pour femmes illustre cruellement cette tension : le taux d’occupation y atteint 264 %. Une situation intenable qui a donc conduit l’administration à déclencher le dispositif Stop Écrou. En clair, plus aucune femme ne peut être incarcérée à Perpignan tant que la population carcérale n’a pas diminué.

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Les nouvelles détenues redirigées vers Carcassonne ou Béziers

Les nouvelles détenues sont donc redirigées vers Carcassonne ou Béziers, où la situation est moins tendue. Mais cette réponse d’urgence, qualifiée de "pansement" par certains acteurs du milieu pénitentiaire, révèle surtout une impasse structurelle.

Et la surpopulation pourrait bien influer, indirectement, sur la justice elle-même. Pierre Grousset, secrétaire du syndicat UFAP UNSA Justice à la prison de Perpignan, s’interroge : "Les magistrats sont conscients de la surpopulation pénale. Ils ne prennent aucun plaisir à surcharger nos détentions. J’imagine qu'ils gardent à l'esprit nos difficultés et que s’ils hésitent entre un sursis ou une incarcération, le contexte peut faire pencher la balance vers un sursis ou une peine alternative."

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Un contexte qui ne se limite pas qu'à la seule région Occitanie et qui vient percuter les velléités gouvernementales sur les peines minimales et l'hypothétique fin du sursis.