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Fin de vie : dans les déserts médicaux, un médecin s'inquiète du risque d’une euthanasie par défaut

Mélina Facchin (correspondante à Longwy) - Mis à jour le . 1 min

Alors que l’Assemblée nationale a voté une proposition de loi sur l’aide à mourir et les soins palliatifs, à Longwy en Meurthe-et-Moselle, le docteur Jacques Fabrizi alerte. Sans structures adaptées dans les déserts médicaux, l’euthanasie risque de devenir la seule issue pour certains patients.

L’Assemblée nationale a adopté ce mardi en première lecture les deux textes de la proposition de loi concernant le renforcement des soins palliatifs et "le droit à l’aide à mourir".

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En Meurthe-et-Moselle, à Longwy, cela fait dix ans qu’un médecin généraliste se bat pour l’ouverture d’une maison de soins palliatifs. Il espère donc que cette nouvelle loi va enfin faire bouger les choses pour notamment éviter que les patients en fin de vie dans les déserts médicaux comme le sien aient davantage recours à l’euthanasie.

"Je ne suis pas entendu par les pouvoirs publics"

Dans ce village de plus de 15.000 habitants, il y a quatre fois moins de lits d’hôpitaux dédiés aux soins palliatifs que dans le reste de la France. Cela fait dix ans que le docteur Jacques Fabrizi réclame la création d’un centre spécialisé. "Je ne suis pas entendu par les pouvoirs publics. Alors, j'espère qu'avec cette loi, ce projet va avoir un autre éclairage", explique-t-il.

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Sinon, dit-il, il craint que les habitants de ce désert médical soient plus tentés que les autres de mettre fin à leurs jours. "À défaut d'accès à des soins palliatifs, on aura tendance à demander effectivement un suicide médicalement assisté", raconte le docteur.

Quant au délit d’entrave instauré par cette nouvelle loi, 30.000 euros d’amende seront appliqués pour les médecins qui dissuaderaient leurs patients d’avoir recours au droit à mourir. Jacques Fabrizi se dit "choqué".

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"Ce n'est pas faire confiance aux médecins et c'est cliver les choses entre les pro-thanasiques et les anti. Moi, je me place pour un développement des soins palliatifs et pour que tout le monde y ait accès", estime-t-il. Et ce, aussi bien dans les grandes villes que dans les zones plus rurales.